Le Mécontentement et La Poursuite de la Satisfaction
Empêtrés dans un mécontentement d'un ordre quelconque, et constamment à la recherche d'une satisfaction, notre recherche de la satisfaction est en réalité la recherche d'un contraire.
Lorsque nous sommes mécontents, nous nous mettons constamment à la recherche de quelque chose qui puisse remplacer l'objet qui aura causé le mécontentement, de quelque chose qui serve de succédané, de quelque chose qui nous donnera l’ultime satisfaction. Nous demandons à une série de réussites, à une série de succès, de remplir le vide douloureux de notre esprit et de notre cœur. S’il y a de la peur en nous, nous cherchons le courage qui, nous l’espérons, nous donnera de la joie et du bonheur.
Supposez que je désire quelque chose, et que par mes efforts je possède finalement cette chose. Supposez que cette possession ne m’apporte pas la satisfaction que j'en espérais, elle ne me donne pas un bonheur durable. Alors je transporte mon désir sur une autre chose, sur un autre objet que je finis par posséder. Mais même ce nouvel objet ne me donne pas la satisfaction permanente. Alors je me retourne vers l'affection, vers l'amitié. Ensuite vers des idées, et finalement je me consacre à la recherche de la Vérité ou Dieu ou la Réalité. Ce processus graduel de changement des objets du désir est appelé évolution, développement, progression.
Cependant, si nous y regardons de plus près, nous verrons que ce processus n'est pas autre chose que le développement de la satisfaction et par là même, un vide et un creux qui ne font qu'augmenter. Si nous y réfléchissons, nous voyons que là est la substance actuelle de nos vies.
Dans un monde où règnent la plus extrême violence et la plus haute confusion, où surgissent toutes les révoltes et où l’on donne à ces révoltes des explications par milliers, nous espérons toujours voir paraître une réforme sociale, des réalités autres, et pour l'être humain une plus grande liberté. La violence sévit dans tous les pays sous l'étendard de la paix ; au nom de la Vérité s'étalent l'exploitation et la misère de millions de personnes.
En effet, la confusion est immense et la violence effroyable. La haine trouve une justification, toutes les évasions sont acceptées comme faisant partie de la vie normale. Nous percevons tout ceci, nous nous sentons perdus, incertains sur ce qu'il y a lieu de faire, de penser, du rôle qu'il s'agit de jouer.
Que faire ?
Se joindre aux activités des gens « engagés » ?
Se réfugier dans un quelconque isolement intérieur ?
Retourner aux anciennes idées religieuses ?
Lancer une nouvelle secte, ou continuer à se laisser guider par ses préférences personnelles ou ses vieux préjugés ?